Jacques Monerie ou le Lépine du couteau custom

Publié le : 03/04/2014 14:39:56
Catégories : Les tendances

Notre artisan coutelier aujourd’hui mérite sans aucun doute le premier prix du fameux concours tant ses inventions, mécanismes et créations coutelières sont novatrices, pratiques et originales.

images lames

 

 

 

Après avoir passé un Brevet de mécanicien automobile, il a fait la plupart de sa carrière dans l’industrie automobile, pour finir responsable de l’atelier de mécanique de la concession Fiat de Montargis.

D’ailleurs la maison Fiat lui doit quelques améliorations et modifications mécaniques sur certains de ses anciens modèles...

Jacques s’est tourné vers la coutellerie custom tout naturellement dans le début en retraite. Ce simple passe-temps est devenu rapidement une passion dévorante et sa maison est remplie de...Manches de couteaux de la cave au grenier

Encore une fois pourquoi manches de couteaux me direz-vous ?

Et bien parce que la particularité de Jacques est de n’utiliser pratiquement que la lame de couteaux les plus divers du commerce.  Ses  couteaux sont montés à partir de lames de couteaux divers que l’on trouve dans le commerce, couteaux à découper dont il récupère uniquement la lame et qu'il  façonne à son idée pour faire un couteau fermant à manche en Céloron, essences de bois multiples, corne naturelle, métaux, matières plastiques, etc...

Ses lames proviennent soit de récupération, soit d’achats personnels ou lui sont données par de nombreux artisans couteliers customs voire des industriels de la coutellerie et non des moindres : Jacques Mongin, le doyen de nos M.O.F., les frères Couttier, Pradel, Opinel, Solingen, Thiers et j’en passe très certainement

Notre génial inventeur de mécanismes ne possède et n’utilise pourtant qu’un matériel et des outils tout à fait rudimentaires : une petite perceuse à colonne, un étau classique, une meule émeri(ou lapidaire) horizontale faite maison à trois plateaux, une lime électrique(qu’il affectionne tout particulièrement) une polisseuse maison aussi et enfin le petit outillage à main qui va bien. Il travaille dans sa cave l’hiver et l’été fait ses finitions au soleil sur sa petite terrasse.

Il travaille toujours tout seul et réalise aussi ses étuis, en cuir de toutes sortes et de toutes couleurs, entièrement cousus à la main. Jacques ne travaille que pour le plaisir .Chose paradoxale, Jacques, bien qu’ayant toujours aimé les couteaux, s’est mis à en fabriquer du jour au lendemain sans aucune expérience ni apprentissage d’aucune sorte... véritablement la science infuse quand l’on voit le résultat et la qualité de ses réalisations coutelières ; néanmoins je suis persuadé que le substrat de sa formation mécanique initiale y est pour beaucoup.

Tous ses couteaux sont à système le plus souvent maison : viroles diverses, verrouillages secrets,  divers blocage à l’ouverture, blocage à la fermeture, à la d’Estaing ‘‘maison’’, bague coulissante, bague latérale,  ‘‘Liner-Monerie’’, liner-blade, liner-lock traditionnel,  et il faudrait créer de nouveaux vocables tant Jacques est prolifique et ses inventions(une trentaine ou plus) pratiques, simples, terriblement efficaces et surtout si surprenantes de simplicité.

 Par ailleurs tous les couteaux de Jacques sont entièrement démontables sans aucun outillage grâce à un système maison original, et contrairement à ce que l’on pourrait penser, ses couteaux sont très résistants et ne prennent aucun jeu.Une autre particularité au niveau des matières premières est l’utilisation massive par Jacques de réglettes et de mètres gradués en acier inoxydable pour ses mécanismes voire pour les côtes de certains de ses couteaux... Notre ami ne fait pratiquement jamais de couteau droit(trop facile à faire...pour lui) car il trouve beaucoup plus passionnant et intéressant de fabriquer des couteaux pliants. Ici la genèse d’un couteau est on ne peut plus simple. Jacques pense au couteau, le dessine et fait une maquette en fort carton avec une épingle comme axe de rotation et puis améliore et améliore encore le mécanisme puis se lance dans la réalisation définitive.

Voilà terminé le portrait attachant d’un passionné de couteaux comme l’on n’en rencontre pas si souvent et qui a réalisé ses rêves : faire du couteau custom sa deuxième vie .

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