Manche croix de berger

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le club laguiole


De nombreuses légendes se racontent sur l'histoire du célèbre couteau Laguiole. Certaines expliquent pourquoi certains manches étaient faits d'olivier, d'autres expliquent de façon plus ou moins romancée les noms choisis, d'autres encore content la naissance de la mouche ou celui de l'abeille soudée…

Dans le Club Laguiole, on aime discuter et parler d'histoire, de traditions, mais quand il s'agit de folklore couteliers, on aime avoir le fin mot de l'histoire.

Si Shérazade avait ses contes des mille et une nuits, le Club Laguiole lui a celui des mille et une lames. Chacun des articles rédigés par notre club d'experts vous raconte un morceau d'histoire du célèbre couteau à l'abeille.

Les forges elles aussi ont leurs secrets et seuls quelques passionnés issus de la tradition coutelière de Thiers en ont les clés…

Dans cet article du Club Laguiole, découvrez l'origine de la célèbre croix de berger que l'on trouve sur certains couteaux. Croyance ou simple élément de décoration ? Faites la lumière sur cette légende !

La croix de berger : mythe et réalité.


C'est une décoration traditionnelle du manche. Si certains lui prêtent une dimension mystique, il s'avère que c’est ni plus ni moins qu'une décoration, un ornement esthétique du manche.
D'autres conteurs aiment à dire que la croix du berger est un symbole utilisé depuis des temps immémoriaux. Ces histoires se vérifient assez facilement en observant les premiers couteaux, pliants ou non – Laguiole ou pas : aucune trace de croix poinçonnée sur le manche.
Alors oui, tenace est la légende selon laquelle un couteau Laguiole ait un certain nombre d’épingles sur le côté du manche pour représenter une croix chrétienne. Ladite croix aurait permis jadis aux bergers isolés loin dans les montagnes de prier avec leurs propres croix. Une sorte d'autel miniature possible en plantant leur couteau dans la terre ou dans leur pain, celui-ci se retrouve à la verticale avec la croix debout. Cette histoire est d'autant plus tenace que le nom du village 'Laguiole' vient de La Gleisola, qui signifie 'petite église' en occitan – il n'y a qu'un pas pour lancer une histoire !

Entre légende et tradition, la barrière n'est pas toujours très évidente, et le couteau avec la Croix du Berger Laguiole représente bien cette ambiguïté.
Nous ne disons pas que les bergers n'ont pas observé ce rituel lors de la transhumance des bovins du plateau de l'Aubrac, non. Ce voyage éprouvant, à pied pendant plusieurs jours, mettait les hommes les bêtes à rudes épreuves, la foi pour soutien était plus que bienvenue. Ainsi, l'invention de ce chapelet de substitution, de cet élément divin, permettait une forme d'appui céleste dans l'épreuve.
La légende veut que les bergers Auvergnats  aient utilisé leur couteau planté en terre pour prier, mais l'examen des couteaux Laguiole anciens montre que chaque monteur avait son idée pour embellir son couteau. On trouve des décorations en forme de losanges, de cœur, de rond. La réalité fait face à la légende – mais libre à vous de créer la vôtre !

décoration croix de berger

Autres déclinaisons de l'usage du pointillage.


Ce motif en forme de croix de berger est aussi connu sous le nom de pointillage.
Cette technique consiste à percer de petits trous dans les côtes, le monteur y insère ensuite un mince fil de laiton. Une fois mis en place, le polissage ne laisse apparaître que de minuscules points de laiton du plus bel effet !
Ce travail habile se retrouve sous forme de croix, de losange, d'étoile, ou d'autres figures géométriques. Il peut être localisé sur le centre du manche ou pratiqué sur toute la longueur de la plaquette. Il est pratiqué sur différents types de manches, allant de l'ivoire à la corne en passant bien sûr par le bois d'olivier.
Certains ornements de ce type ont donné naissance bien plus tard à des couteaux aux rosettes proéminentes tels que le Yatagan basque. Ce couteau à l'allure peu commune possède 10 rosettes (sorte de clous), ce détail n'a rien d'esthétique. En effet, le sertissage de ce manche revêt une utilité bien particulière.
En effet, ce couteau était utilisé jadis dans les champs de tabac. Là bas, les ouvriers avaient pour mission de couper les feuilles abîmées et trop sales de la base et écimer la tige. Cette action d'entretien posait un vrai souci aux ouvriers : dès que la tige était coupée, la sève formait une pâte gluante sur le manche du couteau et les gênait pour le reste de leurs travaux. C'est sans compter sur l'esprit bien affûté des couteliers pour remédier à cela et voilà 10 rosettes par face ajoutées pour ne plus jamais être englué! Voilà comment mettre son savoir-faire faire au service de ses utilisateurs. Si aujourd'hui la culture de tabac ne se fait plus à la main, le Yatangan lui conserve encore ses belles rosettes, même si elles ont perdu un peu de leur épaisseur !
Comme les rois mages en Galilée, si vous avez besoin de suivre la croix du berger, vous avez maintenant la véritable histoire pour y fier ! ;-)

De nombreuses légendes se racontent sur l'histoire du célèbre couteau Laguiole. Certaines expliquent pourquoi certains manches étaient faits d'olivier, d'autres expliquent de façon plus ou moins romancée les noms choisis, d'autres encore content la naissance de la mouche ou celui de l'abeille soudée…

Dans le Club Laguiole, on aime discuter et parler d'histoire, de traditions, mais quand il s'agit de folklore couteliers, on aime avoir le fin mot de l'histoire.

Si Shérazade avait ses contes des mille et une nuits, le Club Laguiole lui a celui des mille et une lames. Chacun des articles rédigés par notre club d'experts vous raconte un morceau d'histoire du célèbre couteau à l'abeille.

Les forges elles aussi ont leurs secrets et seuls quelques passionnés issus de la tradition coutelière de Thiers en ont les clés…

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